Comprendre le shiatsu et la formation des habitudes (part 2)

Dans le cadre de l’accompagnement par le massage shiatsu, il est essentiel de comprendre combien de temps le corps met à intégrer une nouvelle habitude.

Cet article est le fruit de mon retour d'expérience après 126 séances de massage shiatsu, de recherches sur Internet, et des échanges avec docteur Médecin émérite – Docteure de haut niveau Vũ Thị Vui – Cheffe de clinique : avec plus de 35 ans d’expérience dans le domaine de l’acupuncture et de la médecine traditionnelle vietnamienne . Il sera complété et enrichi avec d'autres éléments au fil du temps. Je remercie Joseph Lehel pour sa relecture et Docteur Thi Vui VU pour son partage de connaissances en médecine traditionnelle vietnamienne, Quang Minh TRAN pour les connaissances de psychologie, qui a permis de corriger et d'embellir le texte.

1. Le temps nécessaire pour que le corps s’adapte à une nouvelle habitude

2. Le temps nécessaire pour qu’un massage shiatsu rétablisse un nouvel équilibre

3. Conclusion

 

Auteur : Mina TRAN

Date: 20.05.2025

 

1. Le temps nécessaire pour que le corps s’adapte à une nouvelle habitude

Dans le cadre de l’accompagnement par le massage shiatsu, il est essentiel de comprendre combien de temps le corps met à intégrer une nouvelle habitude. Cette adaptation dépend de nombreux facteurs : la nature de l’habitude, sa régularité, son intensité, la motivation personnelle et l’état de santé global. Corps et esprit évoluent à des rythmes différents, et cette dynamique doit être prise en compte dans tout processus de soin.

Le mythe des 21 jours

L’idée selon laquelle il suffirait de 21 jours pour adopter une nouvelle habitude vient du Dr Maxwell Maltz, chirurgien plasticien, dans les années 1960. Bien que séduisante, cette théorie est aujourd’hui considérée comme simpliste. Les recherches récentes en psychologie comportementale montrent que le délai est souvent bien plus long et varie d’une personne à l’autre.

Une moyenne de 2 à 3 mois

Des études plus rigoureuses estiment qu’il faut en moyenne 66 jours pour qu’un comportement devienne automatique. Ce délai dépend de la complexité de l’habitude : boire un verre d’eau par jour s’installe plus vite qu’un changement alimentaire ou une routine sportive.

Les 4 phases de la motivation sur 60 jours

1. Jour 1 à 10 – L’effet nouveauté : motivation élevée, enthousiasme.
2. Jour 11 à 25 – La descente : prise de conscience des difficultés.
3. Jour 26 à 45 – L’adaptation : persévérance malgré les obstacles.
4. Jour 46 à 60 – L’intégration : les bienfaits commencent à se faire sentir.

Comme le dit John C. Maxwell :
« Le changement est inévitable, la croissance est un choix. »

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Les facteurs qui influencent l’adoption d’une habitude

Régularité : la répétition constante favorise l’ancrage.
Difficulté : plus l’habitude est complexe, plus elle demande d’effort.
Contexte émotionnel : une motivation forte ou une perception positive facilite l’intégration.
Adaptation progressive : l’inconfort initial (fatigue, doutes, tensions) est normal. C’est souvent à ce moment que les abandons surviennent.

Accepter cette phase transitoire comme faisant partie du processus est essentiel. La persévérance permet au corps et à l’esprit de s’ajuster, jusqu’à ce que la nouvelle habitude devienne naturelle.

En résumé, l’adoption d’une habitude durable ne se fait pas en quelques jours. Elle demande du temps, de la patience et de la bienveillance envers soi-même. Le progrès réside dans la continuité, pas dans la perfection.

2. Le temps nécessaire pour qu’un massage shiatsu rétablisse un nouvel équilibre

Le shiatsu agit en profondeur, mais ses effets ne sont pas toujours immédiats. Le corps entre souvent dans une phase de réajustement après une séance, et il lui faut du temps pour intégrer les bienfaits et retrouver un nouvel équilibre. Ce processus varie selon l’état de santé, le niveau de stress et la capacité d’adaptation de chacun.

Étude de cas : H., femme de 86 ans, Plérin

H. suit des séances de shiatsu dans le cadre d’un traitement contre un cancer du foie. Son parcours illustre bien les différentes phases d’intégration du soin.

Les effets immédiats

Juste après la séance, H. ressent une détente profonde, une légèreté corporelle, un apaisement intérieur. Le rééquilibrage énergétique (Qi) peut aussi provoquer des sensations de réajustement, voire de légers inconforts passagers, signes que le corps se réorganise.

Le temps d’intégration

• Dans les premières heures à 1 jour : le corps continue à se détendre. H. peut ressentir de la fatigue ou, au contraire, un regain d’énergie.
• Entre 2 et 3 jours : un rééquilibrage plus profond s’installe. H. note une amélioration de la vitalité, du sommeil, et un apaisement émotionnel. Parfois, des émotions enfouies refont surface.
• Sur le long terme : après plusieurs séances, le corps développe une meilleure capacité d’autorégulation. Les effets deviennent durables : réduction du stress, soulagement des douleurs, amélioration du sommeil et de l’état émotionnel.

Résultats concrets

Initialement, H. souhaitait interrompre les séances. En respectant son rythme et en l’écoutant, elle a accepté de poursuivre. Après huit mois de suivi régulier :
• Son indice hépatique est revenu à la normale.
• Les séances de chimiothérapie sans effet secondaire,
• Elle a retrouvé un rythme de vie stable, proche de celui d’avant la maladie.
Le shiatsu hebdomadaire continue de jouer un rôle clé dans le maintien de cet équilibre, en soulageant les tensions musculaires et en favorisant la circulation sanguine.

Les facteurs influents

• Niveau de tension initial : un corps très tendu met plus de temps à répondre.
• État de santé global : un organisme affaibli nécessite plus de douceur.
• Régularité des séances : la continuité est essentielle pour des effets durables.

3. Conclusion

Le shiatsu ne s’apparente pas à un traitement instantané. Il s’inscrit dans une démarche de transformation progressive, respectueuse du rythme propre à chaque individu. Ses effets, souvent subtils au départ, s’ancrent dans la durée, bien au-delà de la séance elle-même. Il agit comme un compagnon de route, soutenant le corps et l’esprit dans leur quête d’équilibre et de mieux-être.

Dans ma pratique, j’essaie de nourrir la motivation des personnes accompagnées en leur offrant des images positives, évocatrices, qui parlent à leur mémoire corporelle et émotionnelle. Par exemple : « Prends un moment pour te faire masser, comme lorsque tu t’étendais sur l’herbe à la fin d’un bal d’adolescence, les pieds fatigués mais le cœur léger, à rêver du monde qui s’ouvrait devant toi. »

Ce type de message aide à se reconnecter avec une sensation de légèreté, de confiance, et à entrevoir le soin non comme une contrainte, mais comme une invitation à se retrouver.

Pour conclure, je trouve que cette citation de Robin Sharma résume parfaitement ce cheminement intérieur : « Le changement est difficile au début, chaotique au milieu, et magnifique à la fin. »

C’est dans cette lente et belle progression que le shiatsu prend tout son sens : non pas comme une solution miracle, mais comme un art d’accompagner la vie, dans ses cycles, ses résistances et ses renaissances.

 

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